IMO 2020 : nous y sommes !

Les armateurs n’ont pas attendu pour rendre le transport maritime moins polluant : depuis 2008, alors que la flotte de commerce a augmenté de 60% en capacité pour transporter 35% de marchandises supplémentaire, son empreinte carbone a diminué de 20%.

La nouvelle réglementation veut réduire encore plus la pollution de l’air par obligation d’utiliser un fuel n’excédant pas 0,5% de teneur en soufre, contre 3,5% aujourd’hui, dans toutes les zones maritimes (les zones ECA conservant leur obligation de ne pas dépasser 0,1%). Elle entrera en vigueur au 1er janvier 2020.

Le coût de la mise en œuvre de cette règlementation va être significatif et fera augmenter d’autant celui du fret.

Depuis plusieurs mois, les services techniques de Marfret se préparent à cette échéance : la totalité du HFO à 3,5% présent dans les cuves de nos navires devra avoir été consommée au 31 décembre. D’ici là, chacun de ces tanks devra avoir fait l’objet d’un nettoyage minutieux et le circuit combustible des navires devra être adapté aux spécificités du nouveau produit. Il faudra donc commencer bien avant la date à pomper le nouveau fuel au fur et à mesure que les cuves sont prêtes afin de garantir la conformité de nos navires au 1er janvier.

 

Quand les mots sont aussi du voyage

Armateur. Notre métier ne consiste pas seulement à déplacer des marchandises et des passagers… Les mots, les idées embarquent subrepticement pour un long voyage, quasi clandestinement. Ainsi, au gré des siècles, des migrations, des événements géopolitiques, ils se déplacent, invisibles, sur les cinq continents pour enrichir nos langues.

Des mots venus d’ailleurs que nous utilisons au quotidien, le dictionnaire français en compte près d’un tiers sur les 30 000 répertoriés. Afin de se pencher sur leur étymologie, l’artiste Alexandre Perigot nous emmène bien au-delà des mots avec son œuvre, « Amiral Doubitchou », une exposition éphémère dont le titre phare n’est autre que la juxtaposition de deux mots aux racines étrangères. Rappelez-vous, le gâteau bulgare a été rendu célèbre en France avec le film « Le Père Noël est une ordure ».

L’exposition s’étire sur plus de 200 mètres sur la Digue du Large qui protège les bassins Est du port de Marseille où escalent chaque semaine les navires de notre compagnie. Un florilège de 38 mots soigneusement peints sur 38 conteneurs dry de 40 pieds mis à disposition d’Alexandre Perigot par le service Logistique de Marfret qui gère un parc de 20 000 conteneurs.

L’artiste a choisi tout naturellement cette boîte métallique standard, vecteur du commerce international, comme support à son travail. Ce mode d’unitisation de la marchandise irrigue la planète. Il pénètre au cœur des plantations d’avocats du Pérou, s’immisce dans les usines de faïences d’Italie, atterrit dans les cent ports desservis en ligne régulière par Marfret.

Peints sur une face, ces « mots-conteneurs » seront alignés de juin à octobre 2019. Ils pourront être visibles des Marseillais et des touristes depuis le MuCem et le Palais du Pharo, le Silo, les Terrasses du Port, la passerelle autoroutière, des plaisanciers et des passagers en partance pour la Corse, Radés, Alger ou La Goulette.

Amiral, cacao, acajou, digue, tarif.. autant de diversité que nos destinations. Cette exposition se tient à un moment où tout en affirmant ses racines provençales, Marfret se retrouve une nouvelle fois au cœur des échanges mondiaux avec son nouveau service MedCar reliant la Méditerranée à la Caraïbe et s’ouvrant désormais au Mexique et aux États-Unis.

Des marchandises, certes mais également des hommes et des femmes venus de tous ces pays chargés de représenter Marfret. Un véritable melting-pot que nous avons eu la chance d’accueillir au siège de la compagnie.

Un foisonnement de cultures, une profusion de chaleur venue d’Amérique Latine, d’Espagne, des Antilles Françaises… En novembre, les conteneurs-mots rejoindront la flotte Marfret et navigueront à leur tour aux couleurs de la compagnie. Les mots continueront alors de voyager et d’interpeller les hommes en quête de sens.

Raymond VIDIL

Changement d’échelle sur la ligne MedCar

A compter du 11 juin 2019, avec l’escale à Gênes du Bomar Juliana, la ligne Méditerranée-Caraïbes (MedCar) opérée par Marfret entre la Méditerranée, les Antilles françaises et l’Amérique centrale augmente sa capacité . Une formidable opportunité de marché pour les continents Américains et Européens.

Huit porte-conteneurs de 6 900 Evp de capacité vont progressivement remplacer les six unités de 2 500 Evp exploitées sur le service Méditerranée-Caraïbes (MedCar). Il sera pleinement opérationnel à compter de début juillet.

Cette augmentation de la capacité navire s’accompagne également d’une hausse de 160% du nombre de prises reefer. Sur chaque porte-conteneur, 1300 prises permettront d’exporter des denrées périssables (avocats, ananas, melons…). « Autre grande nouveauté de MedCar, la desserte hebdomadaire de Caucedo en République Dominicaine et celle du Golfe du Mexique avec deux escales , une à Veracruz, l’autre à Houston », annonce Guillaume Vidil, directeur général de Marfret. Au Mexique, désormais, la compagnie maritime a désigné Transpac comme agent maritime et commercial.

La rotation complète de MedCar s’effectue en 56 jours, ponctuée de 15 escales phare dans sept ports de Méditerranée (Algesiras, Malte, Livourne, Gênes, Marseille, Barcelone, Valence) et huit dans la Caraïbe et le Golfe du Mexique (Pointe-à-Pitre, Fort-de-France, Caucedo, Carthagène, Houston, Veracruz, Manzanillo Panama et Moin).

Capacité et rapidité, le service MedCar offre des airs d’autoroute maritime avec les transit-times les plus courts qu’il soit. Neuf jours à peine pour relier Valence à Pointe-à-Pitre, seize jours pour connecter Marseille à Caucedo. Au retour, le meilleur service du marché offrira aux conteneurs réfrigérés un transit time de seulement 12 jours entre moin et Algeciras. Via Panama et Carthagène, le service Turbofeeder de Marfret offre des connections imbattables depuis et vers Turbo, Barranquilla et Santa Marta en Colombie. Ce nouveau service contribue à étoffer l’intra-caraïbes de Marfret. « Grâce à notre ancrage historique aux Antilles, nous nous déployons dans toute la Caraïbe », complète Guillaume Vidil. L’expansion de MedCar s’effectue vers l’Équateur et le Pérou en s’appuyant sur le vaste réseau de connexions maritimes.

Ce changement d’échelle dont bénéficient les chargeurs constitue une réponse armatoriale pour faire face au nouveau défi imposé par la nouvelle réglementation sur la réduction des émissions de soufre dans l’atmosphère à compter du 1er janvier 2020. Dans le cadre de la reconfiguration de MeCar, Marfret a affrété pour une année le « Skiathos ». Ce navire de 6 900 Evp porte le nom d’une île grecque. Il mesure 270 mètres de long, pour 43 mètres de large. Il remplacera les deux navires actuels de Marfret. « Nous avons pris l’option économique pour réduire la consommation de carburant avec un seul navire de très grande capacité », ajoute Guillaume Vidil.

Le nouveau service MedCar a été présenté en avant-première les 13 et 14 mai à Marseille lors d’un séminaire réunissant près d’une quarantaine d’agents maritimes Marfret venus du monde entier. Un séminaire ponctuée de deux journées d’échanges, d’intenses collaborations destinées à affiner la stratégie commerciale en particulier vers les nouveaux débouchés sur le Mexique et les États-Unis.

Initiée dans les années 90, la ligne MedCar n’a cessé d’évoluer, de mûrir, pour devenir l’une des lignes les plus emblématiques de Marfret.